Un de vos proches va mal, et il vous demande de l’aide, du temps, de l’énergie, et peut-être même d’être à son service.

Ou alors il ne vous demande pas d’aide, mais vous sentez qu’il en a besoin et vous décidez d’être là pour lui. S’instaure alors, dans le meilleur des cas, une belle relation d’aide, entre Accompagnant et Personne en souffrance. Et vous avancez ensemble, dans le respect et l’amour, vers la voie de guérison de l’autre. Prêts à surmonter ensemble, main dans la main, la souffrance.

Votre conjoint souffre de crises d’angoisse, ou de phobies inexpliquées (exemple: Peur de l’avion)? Il souffre d’une maladie plus ou moins difficile et lourde, vous êtes là pour lui, vous l’aidez chaque jour, vous adaptez votre vie, votre quotidien à son comportement « gênant », vous donnez le maximum pour l’aider à s’en sortir…

Votre fille est anorexique? Vous tentez tout depuis longtemps pour l’aider à s’en sortir, vous la soutenez, vous faites en sorte qu’elle accepte de voir des médecins ou autres, vous vivez ses hauts et ses bas avec elle…

Votre mère est alcoolique? Elle souffre de dépression et en souhaitant la prendre en charge, vous finissez par vous sentir atteint psychologiquement par sa souffrance, ses comportements négatifs voire parfois agressifs?

Vous êtes un Accompagnant, un Aidant, un Soignant. Mais attention à vous. Parce que… Qui prend soin de vous? Qui vous épaule? Qui vous soutient? Et prenez-vous un peu de temps pour vous? Non? Vous ne trouvez pas ce temps? Vous êtes fatigué, usé, dépassé par les évènements, seuls à tout gérer, gérer la maladie et/ou la souffrance de votre conjoint, parent, enfant…

Et vous ressentez de l’épuisement, vous sentez votre énergie diminuer, s’échapper, vos forces qui vous quittent de plus en plus.

Vous ressentez du découragement, des phases de déprime ou de dépression qui commencent à prendre leurs marques en vous. Peut être même souffrez-vous d’angoisses, de stress, de sentiments d’inutilité, de frustrations parce que vous ne parvenez pas parfois à « sauver » votre proche suffisamment ou non, de colère, voire de haine, d’agressivité en vous…Ou bien alors vous n’acceptez pas de passer le relais aux professionnels de santé…

Alors attention à VOUS. Parfois vous pouvez même vous détruire en voulant trop bien faire.

NE VOUS OUBLIEZ PAS. PRENEZ SOIN DE VOUS AUSSI.

Les professionnels de santé, c’est à dire les soignants, eux-mêmes souffrent parfois tant ils soignent les gens, tant ils donnent aux autres. Mais ils s’oublient eux-mêmes. Comme vous.

Bien souvent vous avez dû entendre « Pour pouvoir bien aider les autres, il faut d’abord s’aider soi-même », tout comme « Pour aimer les autres il faut s’aimer d’abord »…

Etant thérapeute, je suis moi même « soignante », et j’accompagne des personnes en souffrance pour les aider, en thérapies brèves, à accéder à leurs ressources de « mieux être », de « guérison », de « libération », « d’apaisement » etc…

Je reçois dans mon cabinet des personnes souhaitant se libérer de leurs souffrances, que ce soient les angoisses, l’arrêt du tabac, la perte de poids, les boulimies, la dépression, le stress etc…

Et parfois, il arrive que le conjoint, ou la mère, ou autre proche du consultant, l’accompagne et entre dans mon cabinet. Et je repère, en ressentant,  rapidement, pour certains de ces accompagnants, une souffrance, une fatigue, voire une détresse. Et parfois même un sentiment de culpabilité parce que ces personnes soignantes se sentent démunies face au malêtre de l’autre et à leur propre impuissance à les aider…. Même si la personne semble bien se porter.

Mais à force de porter l’autre, mine de rien, la personne Accompagnante sup-« porte », elle sur-« porte ».

Certaines, d’elles- mêmes, expriment verbalement leur « ras-le-bol », leur fatigue psychologique, et/ou physique, leur détresse ou autres.

j’ai donc ressenti un jour de proposer à une personne Accompagnante, laquelle semblait relativement « bien », de s’installer sur une chaise confortable et de la positionner à côté de celle de son fils de 16 ans qui venait pour des crises d’angoisse. Je venais tout juste d’achever la séance d’Anamnèse seule à seul avec ce dernier (c’est la première séance, celle où je fais connaissance avec mon consultant, où il m’explique son « problème » et ensuite je pose des questions pour bien identifier ses besoins, et à l’issue de cette séance j’enchaine sur une première expérience à l’hypnose et cela permet au patient d’y « goûter » et d’en tirer des bénéfices d’apaisement), et j’ai alors proposer à sa maman si elle souhaitait nous rejoindre pour bénéficier, elle aussi, de cette séance d’hypnose d’apaisement dont le protocole est classique et général.

Mais oui? Pourquoi ne pas en profiter pour « aider » celle qui aide son fils? Elle en a forcément besoin, cela ne peut pas lui faire de mal, au contraire!

A la fin de la séance, ils étaient ravis tous les 2, le sourire aux lèvres.

La maman a versé des larmes pendant qu’elle était en hypnose parce qu’elle lâchait ses émotions négatives via mes suggestions, et elle s’est sentie ensuite allégée, comme si elle avait un grand poids en moins.

Parce qu’il est si beau et si important de s’aimer les uns les autres, se le dire, se l’exprimer, et s’aider! Et parce qu’il est si important de se décharger de toutes ces émotions négatives: Ce stress, ces angoisses, ces peurs, ces blocages, ces chagrins, ces culpabilités, ces colères etc…

Alors au vu du résultat très positif et bénéfique de cette séance à deux « Accompagné/Accompagnant », lors de cette belle anecdote entre cette mère et son fils, j’ai donc décidé depuis de proposer à un tarif bien moindre à l’Accompagnant de bénéficier de cette séance d’hypnose avec son « Accompagné », ainsi, j’accompagne et apaise les deux en même temps, côte à côte, chacun sur son fauteuil.

Le but est de ne pas laisser de côté, dans l’ombre, l’Accompagnant, lequel a besoin lui aussi d’un peu d’aide, de reconnaissance, pour être bien, pour pouvoir continuer à avoir la force nécessaire de veiller sur lui, et bien évidemment, sur l’autre. Ne laissons personne seul tout porter sur ses épaules, lorsque cela nous est possible.

Cependant, il peut arriver aussi de vouloir aider tout le monde, et n’importe qui, et cela pour différentes raisons. Et de tomber sur des personnes bloquées dans des souffrances destructrices, perverses, malsaines etc, qui finiront par vous détruire. Et votre gentillesse d’aidant fera même naître parfois en eux une aversion envers vous, comme si vous étiez leur tête de Turc. Comme ces enfants qui se retrouvent « parentalisés » par leurs deux parents ou un de leur parent « défaillant », où l’enfant endosse le costume du parent et alors cette relation d’aide est extrêmement nocive pour l’enfant et l’adulte qu’il deviendra. Cet enfant se construira tout seul comme il pourra. Ce futur adulte travaillera bien souvent dans un métier de soignant, et risquera même de rencontrer dans sa vie personnelle des gens pervers, manipulateurs, en souffrance, et cela pourra être compliqué sauf s’il a réussi à travailler suffisamment sur lui, et s’il aura été bien pris en charge.

Mais je reviendrai sur ce thème dans mon prochain article. Cependant vous pouvez commencer peut être à réfléchir là-dessus: Est-ce que telle ou telle personne dont je m’occupe n’est elle pas en train de me détruire? Ou au contraire ne suis-je pas en train d’empirer l’état de celui dont je crois m’occuper « bien »? Cette relation d’aide est-elle bénéfique et positive? Pour l’autre comme pour moi?

En conclusion, parfois, il faut savoir refuser d’aider certaines personnes, ou cesser de les aider, pour sa propre hygiène psychologique, ou celle de l’autre. Savoir se sauver pour se protéger.

Mais en règle générale, nous nous devons de prendre soin de nous et des autres. Créons une belle chaine d’entraide! La bienveillance est d’or.

Bien à vous

Réjane